Après les fêtes, et les régimes post-fêtes, il semble que la presse ait trouvé un nouveau marronnier d’hiver , le haut potentiel.
Rien que dans les magazines de ce mois-ci (datés de février 2017), on trouve :
- le site Fémina.fr :http://www.femina.fr/Famille/Enfant/Et-s-il-etait-vraiment-precoce-861742# « Et s’il était vraiment précoce » Plutôt un bon article, avec des référents fiables (le Dr Gabriel Wahl)
- Toujours dans Fémina , Version papier, le haut potentiel apparaît une fois dans le courrier des lecteurs et une fois dans la chronique de Marcel Rufo – où la mère dit de sa fille « ma fille a tendance à faire sa petite prétentieuse, à corriger le discours de la fratrie ou même de nous, ses parents »
- Dans Marie -Claire « Moi lectrice – mes parents m’ont caché que j’étais surdouée » …Avec le corollaire « j’ai gâché ma vie à cause de ça, c’est trop tard pour moi » .Vu que cette lectrice a une fille de 12 ans, elle ne doit pas être si âgée que ça, et la conclusion est fataliste et pessimiste.
- Dans Grazia « La course au bébé génie » , ou comment les parents « over-book » leurs enfants dès la naissance – l’article insiste notamment sur les activités proposées aux bébés dans le 16è arrondissement de Paris…
=> Que doit-on déduire de cette abondance d’articles ? Que le hp est à la mode, certes. Et si le message véhiculé était positif et encourageant, j’applaudirais.
Or ce message reste trop souvent négatif – on insiste sur l’échec scolaire – avec des chiffres mythiques et erronés de 2/3 des enfants hp en échec . On présente des jeunes précoces comme des « singes savants » dans des émissions à grand spectacle . Des enfants si éloignés de la réalité du terrain que des patients viennent en disant « mon test doit être erroné, je ne ressemble pas à ça, je n’ai jamais eu de telles capacités ».
Il semble que le focus se dirige également vers les parents – alors que les parents des Petits Génies de M6 sont clairement des « éleveurs de génies » , et font tout pour produire des « enfants de compétition », dans les articles de presse magazine, on leur reproche de trop en faire, de ne pas assez en faire, d’être perdus – comment en serait-il autrement, vu la multitude de messages erronés véhiculés par les média.
A quand des média qui choisiront de parler de ce qui va bien – des enfants et des adultes heureux et biens dans leur peau, même avec un QI hors norme !